La mine de fer Simandu peut mettre fin à l’âge d’or du minerai de fer australien et peut ouvrir un nouveau chapitre

Le projet géant de minerai de fer de Simandou en Guinée est sur le point de démarrer, ce qui devrait complètement changer le paysage du marché mondial du minerai de fer. Le projet, salué comme un « changement de donne », pourrait voir sa première cargaison expédiée d’ici la fin de cette année et atteindre rapidement sa pleine capacité de 120 millions de tonnes métriques par an. La mine de fer de Simandou est non seulement de grande envergure, mais également équipée de 620 kilomètres de lignes ferroviaires et d’un port dédié au transfert du minerai de fer vers des vraquiers.

Le démarrage de la mine de fer de Simandou aura un impact profond sur le marché chinois. La Chine est le plus grand importateur mondial de minerai de fer, représentant 75 % de la demande mondiale de minerai de fer transporté par voie maritime. Le minerai de fer à haute teneur de Simandou (avec une teneur en fer d’environ 65,3 %) répondra à environ 10 % de la demande d’importations maritimes de la Chine et soutiendra directement les objectifs de décarbonisation des aciéries chinoises. Comparé au minerai de fer d’Australie occidentale, le minerai de Simandou est de meilleure qualité et convient à une utilisation directe dans le four à arc électrique (EAF) pour produire de l’acier à faible teneur en carbone.

La mine de fer de Simandou est principalement contrôlée par des sociétés chinoises, Baosteel et d’autres sociétés chinoises détenant 75 % de la production et le groupe Rio Tinto détenant les 25 % restants. Bien que le minerai de fer de Simandou puisse théoriquement être vendu dans le monde entier, la quasi-totalité de la production devrait être destinée au marché chinois.

Avec la mise en service de la mine de fer de Simandou, le marché mondial du minerai de fer va être confronté à un remaniement. Les producteurs de minerai de fer à coût élevé et à faible teneur seront probablement les plus touchés, étant contraints de réduire leur production ou de fermer leurs mines plus tôt que prévu. C’est un défi pour certains mineurs d’Australie occidentale, car l’afflux de minerai de fer à haute teneur pourrait exercer une pression à la baisse sur les prix.

Cependant, l’essor de la mine de Simandou pourrait également apporter de nouvelles opportunités à l’industrie australienne du minerai de fer. Alors que l’industrie sidérurgique mondiale évolue vers l’acier vert, l’Australie est bien positionnée grâce à son minerai de fer à faible coût et à ses abondantes ressources énergétiques renouvelables. En exploitant l’énergie solaire et éolienne pour produire de l’hydrogène vert, l’Australie pourrait convertir le minerai de fer en fer réduit directement (DRI) ou en fer briqueté à chaud (HBI) pour la production d’acier à faible teneur en carbone.

Le gouvernement australien a déjà commencé à soutenir cette transition. Le gouvernement fédéral a récemment annoncé un plan de 2,4 milliards de dollars australiens pour soutenir la production d’acier à Whyalla, en Australie-Méridionale, dont un fonds d’investissement pour le fer vert d’un milliard de dollars australiens. Cette décision marque une étape importante dans les efforts déployés par l’Australie pour promouvoir une transition verte dans son industrie du minerai de fer.

Si le démarrage de la mine de Simandou pourrait mettre fin à l’âge d’or du minerai de fer en Australie, il ouvre également un nouveau chapitre pour le pays. En investissant dans les technologies de l’acier vert, l’Australie peut continuer à rester compétitive dans l’économie mondiale à faible émission de carbone.