La République démocratique du Congo (RDC) a proposé un accord minier exclusif aux États-Unis dans le but d’obtenir une assistance en matière de sécurité et de réduire sa dépendance économique à l’égard de la Chine, a rapporté Bloomberg. Le gouvernement congolais a proposé d’accorder aux entreprises américaines un accès exclusif à ses principaux projets miniers et d’infrastructures en échange du soutien des États-Unis dans la lutte contre une insurrection nationale. La proposition a été officiellement transmise dans une lettre adressée au secrétaire d’État américain Marco Rubio et appelle à une réunion urgente entre le président congolais Félix Tshisekedi et le président américain Donald Trump.
Le Congo est une source importante de minéraux essentiels nécessaires à la transition énergétique mondiale, notamment le cobalt, le lithium, le tantale et l’uranium. Actuellement, l’industrie minière du Congo est dominée par des entreprises chinoises. En travaillant avec les États-Unis, le Congo espère diversifier ses alliances économiques et réduire l’influence de la Chine dans son économie. Les éléments spécifiques de la proposition comprennent le contrôle opérationnel des projets miniers par des sociétés américaines, des droits exclusifs d’exploitation minière et d’exportation, la participation à des projets de ports en eau profonde et la création d’une réserve minérale stratégique commune.
En échange, les États-Unis fourniront une formation militaire, des équipements et une assistance directe en matière de sécurité, y compris l’accès à des bases militaires pour protéger les ressources stratégiques. Un groupe d’affaires américano-africain soutenant le Congo a souligné dans la lettre : En tant que plus grand fournisseur mondial de cobalt et producteur majeur de lithium, de tantale et d’uranium, les ressources du Congo sont essentielles à la compétitivité industrielle et à la sécurité nationale des États-Unis.
Le Département d’État américain a déclaré qu’il était ouvert à la discussion sur des partenariats potentiels dans l’industrie minière, arguant qu’une telle coopération contribuerait à renforcer les liens économiques entre les deux pays. Toutefois, les perspectives d’un accord restent incertaines. Auparavant, l’administration Joe Biden avait tenté de promouvoir la participation des entreprises américaines au développement minier au Congo, mais elle avait été freinée par des inquiétudes concernant la corruption, les dommages environnementaux et les problèmes de travail. En outre, le soutien américain à l’armée congolaise a été limité par des allégations de violations des droits de l’homme.
Joshua Walker, directeur du Congo Research Group au Centre de coopération internationale de l’Université de New York, a noté que des questions subsistent quant à la complexité de la renégociation des contrats miniers et quant à la capacité de l’administration Trump à mobiliser efficacement les investisseurs américains. En outre, l’engagement du nouveau gouvernement à répondre à l’agression du Rwanda au Congo n’est pas clair.
La lettre a été envoyée par le lobbyiste Aaron Poynton au nom de Pierre Kanda Karambayi, président de la commission de la défense, de la sécurité et de la protection des frontières du Sénat congolais, et a été divulguée sur le site Web de la loi sur l’enregistrement des agents étrangers. Des lettres similaires ont été envoyées à d’autres hauts responsables américains, indiquant que le Congo cherche à atteindre ses objectifs grâce à une approche « minéraux contre sécurité ».
En février 2025, le Congo a lancé un monopole d’État pour superviser la production et l’exportation de cobalt artisanal, soulignant davantage son intention de contrôler les principales ressources minérales.